Corps électoral : les leçons à tirer

Par Pierre Maresca, Candidat aux élections législatives dans la 1^ère circonscription

Sans surprise, le Congrès de Versailles a entériné la modification de la Constitution visant à figer le corps électoral pour les élections provinciales en Nouvelle-Calédonie. Cohérent avec le vote des assemblées parlementaires, ce scrutin, véritable déni de démocratie, au-delà de la défaite politique qu’il représente, nous met face à un constat cruel et décevant  : les loyalistes ne disposent d’aucun soutien politique en Métropole. Qu’une question aussi fondamentale, qui touche aux principes essentiels de notre philosophie institutionnelle, ne nous ait pas permis de convaincre nos amis de la majorité UMP de nous soutenir dans notre combat, doit orienter fondamentalement notre réflexion pour la suite des événements.

Parler, dans ce contexte, de sortie de l’Accord de Nouméa est au mieux un argument électoral un peu grossier, au pire une faute politique lourde de conséquences.

Qui ne comprend pas, au vu du déroulement de la procédure parlementaire, que l’Accord de Nouméa est notre garantie unique et ultime, prend le risque de briser le pacte qui a ramené la paix civile en Nouvelle-Calédonie depuis 1988. C’est ce cadre institutionnel qui assure le maintien dans la République jusqu’en 2018 et qui est garant, à l’issue de cette période, du référendum d’autodétermination qui décidera démocratiquement de notre destin. Toute autre voie, nous l’avons vu par le passé, conduit à l’affrontement.

C’est cet enjeu qu’il faudra porter devant les calédoniens, à l’occasion des échéances électorales : obtenir la légitimité que confèrent leurs suffrages pour engager la nécessaire recomposition de la famille loyaliste, afin de revenir dans les meilleures conditions à la table de discussions avec les indépendantistes, avec pour objectif la continuation et la sortie de l’Accord de Nouméa.