2007....des voeux entre craintes et espoirs

 L’année 2006 se termine sur un goût amer avec la déconvenue que nous ont infligée nos « amis » politiques de l’UMP à l’Assemblée Nationale lors de l’examen du corps électoral. L’image forte qu’en garderont les calédoniens sera celle de la solitude pathétique de nos parlementaires face à une « raison d’Etat » qui a amené tous ceux qui nous avaient assurés de leur soutien à déserter l’Hémicycle en ce décevant 13 décembre.

Il nous faut maintenant tirer de cet échec toutes les conséquences qui s’imposent pour la suite du processus dans lequel nous sommes engagés depuis la signature des Accords de Matignon en 1988.

Première évidence : nous ne disposons pas ou plus à Paris du soutien politique dont on se réconfortait dans l’éventualité de moments difficiles. La France de 2007 est ainsi faite qu’elle ne souhaite pas s’exposer à des problèmes lointains quand ses banlieues sont devenues des bombes à retardement dont le détonateur trouve son origine dans cette culpabilisation bien pensante tirée de son histoire coloniale dont elle n'a pourtant pas à rougir. A l’heure de la repentance, il est impensable de croire que l’Etat, qu’il soit de droite ou de gauche, ait la moindre envie de rejouer 1984.

Plus que jamais la réalité politique nous impose de ne compter que sur nous mêmes. Pour pouvoir disposer pleinement de notre potentiel, il est indispensable qu’à partir du rapport de force électorale, issu des élections législatives, la recomposition politique s’organise autour de la réunification de la famille loyaliste. Il est plus urgent que jamais de se remettre autour de la table avec les indépendantistes pour penser ensemble la suite de l’Accord de Nouméa. Nous avons fait avec eux cet accord ainsi que ceux de Matignon, nous ne ferons pas sans eux ou contre eux la sortie du processus. Pour y parvenir, il faudra impérativement présenter, dans les années à venir, un front uni à même de s'opposer à la volonté d'indépendance.

Dans cette perspective, après les élections législatives de juin prochain, il sera temps de tourner la page conflictuelle ouverte par le séisme électoral de mai 2004 dont nous avons depuis vécu quelques répliques, notamment lors des primaires orientées du Rassemblement le 14 octobre dernier.

Cette évidence s’impose si Nicolas Sarkozy est élu Président de la République. A plus forte raison si par malheur tel n’était pas le cas.

Je prends donc devant les électeurs calédoniens, l’engagement solennel de me consacrer à rendre possible cette nécessaire réunification, s’ils me donnent la légitimé d’agir en leur nom lors des élections législatives du mois de juin. La liberté nouvelle que me donne ma mise en réserve du Rassemblement-UMP et les relations transversales que j'ai conservées au sein du camp loyaliste me seront précieuses pour mener à bien cette mission.

La position prise par l’UMP sur le corps électoral me console largement de ne pas avoir son investiture officielle pour ce scrutin.

Nous devons soutenir Nicolas Sarkozy pour beaucoup de raisons et notamment parce qu’il me semble le seul capable, à travers la rupture qu’il propose, de mettre un terme au laxisme et à la mauvaise conscience des responsables de l’Etat, gauche et droite confondues.

Dans ce contexte difficile, l’Accord de Nouméa constitue la garantie essentielle du maintien de la paix civile jusqu’en 2018, date prévue du référendum d’autodétermination. Il faudra d'ici là trouver les moyens d'un nouvel accord pour une souveraineté partagée qui ancre définitivement la Nouvelle-Calédonie dans la France. Il n’ y a pas d’autre voie que celle-là, qui a été tracée il y a près de 20 ans par Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou.

C’est cet objectif que je me fixe afin que toutes les communautés qui forment la société calédonienne y trouvent leur place, seule possibilité d’assurer à nos enfants un avenir de paix dans la France.

Bonne année 2007 à toutes et à tous.

Pierre Maresca

Candidat aux élections législatives dans la 1^ère circonscription